Il y a 15 ans.. je suis devenue mère

Il y a 15 ans, jour pour jour, je suis devenue mère pour la première fois, et avec j’ai appris : appris à choyer, appris à grandir, appris à protéger, appris à nourrir, appris à éduquer,  avec le recul j’ai autant eu à apprendre que je n’ai eu à inculquer… Être mère, le plus grand rôle de ma vie, la plus belle chose qu’il m’ait été donné de vivre, malgré ce que ça m’a coûté..pour rien au monde je ne regrette d’avoir donné la vie.

Mon fils a 15 ans aujourd’hui, je me rappelle ces folles journées, j’étais jeune, insouciante, sans idée de ce qu’allait être ma vie, je portais la vie, j’étais euphorique, heureuse. j’ai toujours su que je serais une « jeune » maman, j’avais 20 ans..

“Les mères n’ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants.”

2 jours avant sa venue au monde, je visitais ma sœur à la maternité, elle venait d’être mère elle aussi pour la première fois, j’avais des contractions, mais sans aucune douleur, je n’avais pas peur à ce moment, tout était fluide. Le lendemain, j’allais faire les magasins avec ma mère,  détendue, contractant toujours, ça commençait à venir en intensité, à 13h devant le peu d’espace entre les contractions on a finit par compter, 10min… puis 5min pendant 2h non stop.. un appel à la maternité qui m’encourage à venir faire un monito.

Arrivée à la maternité, monito, en effet les contractions sont régulières, mais mon col fainéant.. on m’indique de revenir un peu plus tard vers 19h pour recontrôler l’avancement. je suis heureuse, je vais enfin faire la rencontre de ma vie.

19h : contrôle, monito, ça avance lentement mais sûrement, ils me gardent.Le temps pour moi de prévenir celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom.. Entrée en salle de travail plus tard dans la soirée, ça pique pas mal, péridurale posée sans appréhension..et là les phases d’éveils alternent avec les phases de sommeil, cela durera toute la nuit, je suis épuisée..

Un peu avant 7h du matin, le jour tant redouté, il fallait que j’accouche tous les jours sauf celui-ci..Mon frère ainé, né 27 ans jour pour jour avant, nous avait quitté de la Mort Subite du Nourrisson..ce fut comme un secret de Polichinelle.. et pourtant..

Quelques poussées, non sans mal, ça coince au niveau des épaules, je vous passe les détails, mais je me suis retrouvée avec ma gynéco à gauche, la SF à droite à genoux en train d’appuyer sur mon ventre comme des forcenées..

Et enfin, l’arrivée de Big J : 7h41.. il est beau, il a des traits gracieux, le teint rosé, quelques cheveux blonds vénitiens.. Ca y est je suis mère..un flot d’émotions, de peur, de joie,..il portera en second prénom celui de mon frère, comme un hommage à celui que je n’ai jamais connu, mais qui fait partie intégrante de notre famille à jamais.

Les mois qui ont suivi ont été stressant, rapport à mon frère aîné, jusqu’à la date du 5 avril j’ai stressé, surveillé sa respiration, et passé ce délai j’ai pu vivre pleinement mon rôle, sa venue a délié les langues, a apaisé mes parents.

« Oter une mère à son fils, c’est lui ôter plus qu’on ne peut lui rendre »

Il a ouvert la voie pour ses frères et sœurs, m’a fait le plus cadeau du monde, m’a empli d’un rôle, d’un sacerdoce, il sera à jamais mon premier celui qui aura servi de base pour tout le monde, un modèle que j’aime. le temps passe si vite, 15 ans déjà, et pourtant c’est comme si c’était hier, les souvenirs sont encore frais. J’espère qu’il sera un homme bon, j’espère lui avoir apporté toutes les bases qui feront de lui quelqu’un de respectueux, de droit,  malgré ce que l’on vit aujourd’hui, il sera à tout jamais mon fils, celui pour qui j’ai un amour infini, le même amour infini que je ressens pour chacun de mes enfants.

« Le cœur d’une mère est un abîme au fond duquel se trouve toujours un pardon » 

Maman est au musée a visé juste !